« Les dieux chiens » de BANDO Masako

BONOMIYA Miki, femme célibataire de 41 ans et créatrice de papier, vit paisiblement au sein d’une famille traditionnelle japonaise (sa mère, son frère, sa belle-sœur et leurs enfants) sur l’île de Shikoku située au sud-ouest du Japon. La famille BONOMIYA est l’une des plus anciennes de la région et est donc très respectée mais depuis quelque temps, plutôt crainte par les villageois.
Miki est donc une célibataire endurcie et le mariage n’est absolument pas à l’ordre du jour jusqu’à ce qu’un jeune et bel étranger (Akira) ne débarque en moto. Akira est en fait le nouveau professeur de l’école de la région venu s’installer dans la région par commodité. Miki se sent tout de suite irrésistiblement attirée par le beau jeune homme, mais vus leurs âges respectifs, elle tentera de le chasser de son esprit.

Au même moment, une ambiance malsaine s’installe chez les villageois. En effet, chacune de leurs nuits se voient soudainement peuplées d’étranges cauchemars, tout aussi horribles qu’incompréhensibles. Et Miki n’est pas épargnée. Chaque nuit, un étrange bébé étranglé par son propre cordon ombilical surveille de ses yeux mi-clos la pauvre femme « éveillée ».

De plus l’étrange comportement de sa mère vénérant une étrange urne chaque matin ne la rassure aucunement sur la santé mentale de sa génitrice qui semble lui cacher un étrange secret.

Et c’est également à cette période que toute la lignée des BONOMIYA s’apprête à commémorer la fête annuelle des aïeux qui cette fois-ci est organisée par la famille de Miki. Commémoration qui se déroulera dans leur propre village où les sépultures familiales se trouvent depuis des lustres.

BANDO Masako a d’abord commencé par écrire pour la jeunesse avant de publier son premier roman en 1993. Elle est elle-même originaire de l’île de Shikoku et son style est imprégné des légendes ancestrales de ce Japon mystérieux.

Dans ce livre, on voit clairement apparaître un des thèmes favoris des auteurs japonais de la fin du 20ème siècle : le thème du conflit générationnel entre les anciens et les jeunes qui petit à petit tente de refuser et de s’éloigner le plus possible des ces traditions. Dans « Les dieux chiens », Miki comprend qu’elle devra prendre la relève de sa grand-mère et de perpétrer le culte voué à ces fameux chiens mythiques, mais elle n’en a cure et son seul centre d’intérêt est l’amour qu’elle voue à Akira et son espoir d’enfin fonder sa propre famille. Mais les traditions ne se perdent pas aussi vite et elles sont promptes à se rappeler à notre bon souvenir.

Autre thème soulevé par BANDO, l’inceste. Et ici, le sujet est réellement tabou. Mais BANDO arrivera sans en avoir l’air à nous concocter une histoire d’inceste des plus sordides et inimaginables que la littérature ait connues; digne d’une tragédie grecque.

Petite déception, malgré que ce soit un très bon roman fantastique, la narration est comme malheureusement dans beaucoup de romans contemporains, trop formatée pour le cinéma, ce qui d’ailleurs arriva en 2001 avec le film de HARADA Masato.


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