Dans ce troisième volet de la série à succès « Ikebukuro West Gate Park », MAJIMA Makoto se voit à nouveau confronté à un énorme problème : une nouvelle drogue que l’on appelle le « Snake Bite » ou encore « La couleuvre verte » fait soudainement son apparition dans les rues de Tokyo.
La drogue est une sorte de MDMA avec des effets proches des amphétamines ; un seul comprimé peut vous faire danser de longues heures sans que vous ne ressentiez la moindre fatigue. Et comme très souvent dans ces cas-là, ce sont les ados les premiers visés, cibles fragiles et avides de découvertes instantanées.
Makoto découvrira très rapidement qu’à la base de tout ce trafic se trouve une organisation semi-criminelle appelée « Heaven », organisation surtout réputée pour ses soirées dansantes appelées « Rave », soirées illégales et annoncées au dernier moment afin d’échapper aux interdictions policières.
Comme à son habitude, c’est avec ses amis yakuzas que Makoto tentera de retrouver les chefs de ce gang afin d’arrêter la propagation de ce dangereux « Snake Bite ». Mais il se rendra rapidement compte que la situation est bien plus compliquée qu’il ne le supposait puisque les deux têtes pensantes du groupe se sont séparées il y a peu, et se livrent actuellement une guerre silencieuse et perfide.
Mais Makoto a plus d’un tour dans son sac. Afin de faire sortir les gros bonnets de leur terrier, il décide d’organiser lui-même une gigantesque « Rave » dans les rues de ce quartier de Tokyo qu’il connaît si bien. Un événement tellement original qu’il est persuadé que les dealers ne pourront s’empêcher de s’introduire dans un marché si juteux.
« Ikebukuro West Gate Park III » est un polar romantique. À côté de cette sombre histoire de trafic de drogues, ISHIDA Ira introduit un personnage excentrique, une chanteuse pop-électro unijambiste prénommée Towako. Makoto se fascinera très vite pour cette jeune femme que la vie n’a pas épargnée et, sans s’en rendre compte, commencera à se glisser dans son intimité qui, comme souvent, réserve d’étranges surprises.
Comme dans les autres volets de la saga, le lecteur s’amuse à déambuler dans les rues d’Ikebukuro accompagné de ce jeune sauveur de vingt ans. Rien de neuf dans ce troisième épisode, la recette est la même et elle peut fonctionner pour certains lecteurs. L’idée de la « Rave » gigantesque est par contre beaucoup plus intéressante que cette histoire de gangs. ISHIDA met le doigt sur le problème de la surpopulation de villes japonaises comme Tokyo. Lors de cet énorme et inattendu événement, la police est confrontée à un énorme problème. Il lui est impossible de gérer une foule si dense qu’elle ne peut même pas s’y introduire, et la seule chose qui lui reste à faire est d’attendre que ça passe. Comment gérer une métropole dont la population dépasse les 13 000 000 d’habitants ? ISHIDA nous démontre à sa manière qu’il y a des situations où ni le pouvoir, ni la répression ne sont capables d’intervenir et que l’autorité n’a d’autres solutions que de laisser faire, ce qui est certes le cas de toutes les grandes villes, mais qui prend une dimension bien plus ingérable dans une métropole telle que Tokyo.
Un troisième volet heureusement plus intéressant que son titre français accrocheur et maladroit, mais qui laisse malgré tout une impression de travail facile et rapide peu typique de la littérature japonaise.
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