Sayoko, jeune maman de 35 ans décide un beau jour de reprendre le travail même si son mari ne voit pas cela d’un très bon œil. Mais voilà, elle se rend compte que toute sa vie elle est restée trop solitaire et ne veut pas que sa petite fille lui ressemble. Elle décide donc d’affronter cette peur des autres et se met à la recherche d’un travail en équipe, quel qu’il soit. Assez rapidement elle trouve un travail plutôt étrange : celui de femme de ménage; mais pas n’importe quelle femme de ménage, la société qui veut l’engager s’occupe exclusivement des nettoyages durs d’appartements qui sont la plupart du temps d’une saleté innommable. Peu lui importe, Sayoko veut travailler et ce n’est pas la lourdeur de la tâche qui l’arrêtera.
Celle qui l’engage (Aoï) est une femme de son âge qui lentement deviendra plus qu’une collègue. En effet, les deux femmes viennent du même lycée et se rendront vite compte qu’elles ont pas mal de choses en commun. Mais Aoï n’aime pas trop que l’on parle de son passé, le lecteur est le seul dans cette histoire à comprendre sa réticence. KAKUTA Mitsuyo, en parallèle, nous raconte la vie d’Aoï 15 ans plus tôt lorsqu’ au lycée elle eut une étrange aventure avec une jeune marginale.
Le sujet du livre est la place de la femme japonaise dans la société et la position qu’est la sienne devant le monde du travail. C’est un sujet tabou dans la société japonaise contemporaine, et c’est sans doute pour cela que l’auteure ne fait qu’effleurer le sujet mais veut tout de même nous montrer les difficultés qu’ont les japonaises à se faire une place dans le monde du travail. C’est sans doute pour cette raison qu’elle choisit comme métier pour son héroïne un métier « typiquement » féminin qu’elle rend encore plus difficile qu’il n’est en proposant à ces aides-ménagères des appartements d’une saleté abominable.
Ce qui déçoit quelque peu dans ce roman, c’est que l’on a beaucoup d’affection pour deux des trois héroïnes alors que celle qui se retrouve dans les deux histoires parallèles (Aoï) est plutôt terne et ce qui lui arrive nous importe que très peu.
Un livre donc à ne surtout pas lire avant un grand nettoyage de printemps, mais agréable à tout autre moment.
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