Sashi vient de se faire larguer par sa femme et pour lui, ce n’est malheureusement que le début de la dégringolade, que le début, non pas d’une descente aux enfers, mais plutôt d’une lente descente vers un monde de folie où les gens ne sont plus tout à fait ce qu’ils paraissent être.
Sashi, après s’être plus ou moins fait éjecté de chez lui par son beau-père qui ne veut plus rien avoir avec lui, commence une longue et douloureuse errance, à la fois métaphysique et bien réelle. Durant ses pérégrinations, il rencontrera un grand nombre de personnages plus absurdes les uns que les autres. Il se mettra à mélanger le réel et le rêve, chaque ouverture de paupière deviendra une ouverture sur un monde différente. Bref, Sashi sera seul à lutter contre un monde devenu lentement trop lourd pour lui, beaucoup trop contraignant. Seul l’exil mental pourra lui servir de bouée de secours, mais une bouée qui l’emmènera vers une dérive sociale sans aucun point d’ancrage.
Pour MACHIDA Ko, la littérature est la seule manière qu’il a trouvé pour décrire l’enfer que certains japonais connaissent, ne pouvant plus supporter cette lourdeur sociale froide comme la pierre. Beaucoup de livres traitent de ce sujet, mais ici on sent que ce très jeune écrivain ne veut pas rester là à se lamenter et c’est avec beaucoup d’humour glacial et pas mal de perceptions hallucinogènes qu’il tente de nous décrire comment un esprit nippon au bout du rouleau risque de réagir.
Une écriture floue, voilée, alcoolisée mais très bien maîtrisée.
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