« Le chaudron » de MURATA Kiyoko

 Après le départ de leurs parents pour Haïti, quatre adolescents se voient recueillis par leur grand-mère pour une période indéterminée. C’est pendant ce séjour plutôt agréable que les jeunes gens vont se rendre compte que leur grand-mère a quelques secrets bien ancrés en elle. Mais ces secrets ont bien du mal à sortir de la bouche et du cerveau de la vieille dame extraordinairement fluette. Les quatre personnages essaieront tant bien que mal de dénouer les fils entremêlés des souvenirs un peu trop lointains de leur fabuleuse aïeule.

Sublime métaphore de MURATA Kiyoko sur la mémoire. Les souvenirs s’apparentent ici aux divers ingrédients que l’on touillent dans une ancienne marmite pour en obtenir une soupe certes au fumet très agréable mais quelque peu trop travaillée pour pouvoir y retrouver la véritable recette du temps.

MURATA a le talent poétique suffisant pour, à partir de presque rien, nous envoyer tranquillement dans un univers translucide où il nous est si agréable de baigner.

Petit coup de chapeau pour la traductrice Anne-Yvonne Gouzard qui signe ici sa première traduction chez Actes Sud et quasi sa première traduction publiée.
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« La voix de l’eau » de MURATA Kiyoko

Shoko est une jeune femme qui a eu la plus mauvaise expérience qu’une maman peut rencontrer dans son existence, elle a perdu son enfant dans un accident de noyade. Elle tente en vain de vivre le mieux possible avec ce fardeau mais bien sûr n’y arrive absolument pas jusqu’au jour où elle est contactée par une association qui tente de diminuer le plus possible les « accidents domestiques ». Shoko en deviendra une des membres les plus actives et sans aucun doute un peu trop active vu le passé tragique qu’elle traîne derrière elle depuis tant de mois.

Dans la seconde nouvelle « Le parc en haut de la montagne » , c’est également une jeune mère qui fera la douloureuse expérience de la disparition de son enfant. Après une petite dispute avec sa fille de 2 ans, la jeune femme qui ne comprend pas que sa fille n’arrive pas à lui obéir au doigt et à l’œil, rentre à l’hôtel Yama-no-ue où elle séjourne pour faire comprendre à sa progéniture qu’une petite fille ne peut se passer de sa mère et doit agir comme elle le lui dit. Après quelques minutes, la mère revient et ce qui devait arriver arriva, son enfant n’est plus là.

MURATA Kiyoko est née en 1945 à Yahata et en 1975, elle reçoit le prix du Festival des arts de Kyushu pour « La voix de l’eau » ce qui la décidera à se consacrer entièrement à la littérature. Deux nouvelles ayant le même sujet et montrant qu’un choc aussi important dans une vie peut amener deux personnes à se déconnecter socialement chacune à sa manière mais avec toujours le même résultat, à savoir qu’une telle expérience vous détruit irrémédiablement et rien ne pourra réellement vous venir en aide.

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