« Tokyo Zodiac Murders » de SHIMADA Soji

Très belle surprise que ce roman de SHIMADA Soji, écrivain totalement inconnu chez nous, mais qui est loin d’être un novice en littérature policière au Japon. Il a déjà énormément publié dans son pays et « Rivages » a eu l’excellente idée de nous proposer cette première traduction française.

Dans « Tokyo Zodiac Murders », on a l’occasion de faire la connaissance des deux héros principaux de l’œuvre de SHIMADA, à savoir ISHIOKA Kazumi (illustrateur de profession et narrateur de l’histoire) et MITARAI Kiyoshi (un astrologue quelque peu farfelu au pouvoir de déduction impressionnant). Les deux amis se décident un beau jour à s’attaquer à une affaire très étrange et morbide vieille de plus de 40 ans qui ne fut jamais élucidée.

UMEZAWA Heikichi, artiste peintre, est retrouvé mort dans son atelier qui, chose inexplicable, est resté fermé de l’intérieur, ce qui jette directement les enquêteurs dans une grande perplexité. Perplexité qui atteindra des sommets lorsqu’on retrouvera ses six filles assassinées, leurs corps ayant été disséminés un peu partout sur le territoire japonais, avec pour chacune d’entre elles un membre manquant. On soupçonne tout de suite le peintre qui espérait depuis longtemps créer son chef d’œuvre « Azoth » en assemblant les éléments les plus importants de sa vie. Mais la police se casse directement les dents sur cette conclusion, apprenant que le peintre est mort deux jours avant le premier assassinat de ses filles. ISHIOKA et MITARAI se lancent donc un défi surhumain afin de découvrir la vérité sur cette histoire qui tint tout le Japon en haleine pendant près d’un demi-siècle.

« Tokyo Zodiac Muders » est un florilège de théories plus plausibles et plus intelligentes les unes que les autres et qui finissent à chaque fois par s’avérer fausses et à plonger les deux protagonistes dans un désespoir de plus en plus profond. Mais le lecteur, lui, ne cesse de s’amuser à voir ces deux amis échanger leurs idées, leurs espoirs et leurs déceptions. A chaque fois on y croit, on se dit qu’ils ont enfin solutionné cette énigme vieille de plus de 40 ans, jusqu’à ce qu’on se rende compte que leur théorie ne tient pas le coup, et que, une fois de plus, on n’a pas été assez vigilant et, comme eux, on s’est laissé entraîner par notre envie d’avoir enfin résolu l’affaire.

Le roman de SHIMADA fait inévitablement penser au plus grand écrivain de romans policiers japonais qu’est MATSUMOTO Seicho. Ces différentes théories que les protagonistes échafaudent et détruisent tout au long du roman, rappellent sans cesse l’excellent « Tokyo Express ». SHIMADA y ajoute simplement quelques éléments tirés de l’astrologie chinoise et occidentale pour faire de ce roman une œuvre plus passionnante qu’originale.

Espérons maintenant que d’autres traductions sont prévues afin d’approfondir l’œuvre de SHIMADA, écrivain qui écrit pourtant depuis plus de 30 ans dans son pays.

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