Isogai est un jeune élève sans histoire qui vaque tranquillement à ses occupations, sa vie est d’une banalité confondante, il suit ses cours assidûment dont celui de dessin qui a pour professeur une certaine INOKUMA Yuri, femme d’âge mûr, pour laquelle il se sentira anormalement attiré. Après une proposition de sa part apparemment banale de lui tirer le portrait chez elle, il se rend à sa première séance, et là, il n’y a plus aucun doute, il est amoureux de cette femme bien plus âgée que lui. Et ce n’est pas le fait qu’elle soit mariée à un homme qui, soit dit en passant, n’est pas souvent là, qui l’arrêtera dans son envie de construire quelque chose de fort avec cette mystérieuse et enchanteresse Yuri. Elle, pour sa part, ne voit aucun inconvénient à débuter une histoire d’amour avec lui. Son mariage ne semble vraiment pas l’en empêcher. Mais le détachement continuel de Yuri rendra le jeune Isogai plus inquiet qu’heureux. N’ayant pour seul ami que le désinvolte Dômoto, il tentera de se confier à lui, mais l’écart d’âge entre lui et Yuri semble le contraindre à ne pas en dire trop.
La très jeune YAMAZAKI Nao-Cola, née en 1978 dans la région de Fukuoka a reçu pour ce premier roman le prix Bungeisho, « Ne riez pas de mon histoire d’amour » fut adapté au cinéma par IGUCHI Nami et le livre connut un immense succès auprès des jeunes Japonais.
Le premier et principal intérêt de ce livre est sans aucun doute que la jeune auteure se met dans la peau d’un garçon, ce qui est certes une prise de risque, mais c’est aussi ce qui fait tout le charme de cette histoire. Elle ne transpose absolument pas sa sensibilité féminine sur le personnage d’Isogai (ce qui n’aurait pas pu fonctionner) mais utilise sa façon de voir les choses de son point de vue de femme sur un personnage qui, lui, reste totalement masculin.
Le second intérêt est l’écriture de YAMAZAKI. Écriture rapide et spontanée, vive et naïve (ce qui a certainement plu au jeune public japonais). Le sujet est tellement vaste qu’elle aurait pu choisir le long format du roman romantique, mais elle préfère le format court (proche de la nouvelle, 93 pages). C’est ce qui fait la force de ce livre très facile et agréable à lire, mais c’est également ce qui fait que ce roman semble inachevé. La différence d’âge entre les deux amants aurait pu être profondément traitée (d’un point de vue psychologique et sociologique), mais YAMAZAKI n’a pas voulu le faire.
Mais ne boudons pas notre plaisir, « Ne riez pas de mon histoire d’amour » est un roman frais et enthousiaste, jeune et positif et YAMAZAKI marque ici un début très prometteur.
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