« Meurtres pour tuer le temps » de AKAGAWA Jiro

« Meurtres pour tuer le temps » de AKAGAWA Jiro

Kayako, Keisuke, Mika, Masami et Katsumi forment une famille bien étrange et mystérieuse. Tous pensent se connaître, alors qu’aucun ne se doute de ce que les autres font réellement dans la vie. Kayako, la mère de tout ce petit monde, au lieu de s’occuper de ses enfants et de leur avenir respectif, est voleuse professionnelle. Mika, la seule fille de la maisonnée, passe le plus clair de son temps à se faire entretenir par de vieux messieurs riches, activité qui pourrait être considérée comme plus ou moins légale. Keisuke et Katsumi, quant à eux, trempent la plupart du temps dans des histoires assez louches. Seul Masami, le cadet, semble être rentré dans le droit chemin en exerçant la profession de… policier. Serait-il le mouton noir de la famille HAYAKAWA ?

Un beau jour, débarque TACHIBANA, un roi du pétrole japonais qui a fait fortune à l’étranger. Il est de retour au Japon afin d’y exposer sa collection de diamants d’une valeur inestimable. Pour son séjour, il décide de s’installer dans le plus bel hôtel de la région, le « VIP » dont le personnel est bien sûr sur les dents et se prépare à accueillir ce richissime homme d’affaires et à surveiller son trésor diamantaire. Tout le personnel est à pied d’œuvre et la police se prépare à toute éventualité.

Mais c’est sans compter sur la terrible famille HAYAKAWA qui, sans s’être concertée, commence à prendre possession des lieux, chacun pour des motifs différents et très personnels. Commence alors un défilé de situations cocasses, de quiproquos et d’événements inexplicables qui rendront la vie de l’hôtel électrique et le personnel complètement désemparé.

Ce roman drolatique à souhait a été publié pour la première fois au Japon en 1978 et fait étrangement penser aux romans policiers d’EDOGAWA Ranpo, comme son très célèbre roman « Le lézard noir » qui lui, a été publié en 1929, soit un demi-siècle plus tôt. On ne peut donc pas considérer « Meurtres pour tuer le temps » comme une révélation pour l’époque, cependant, l’auteur était tout de même dans les années 1970 extrêmement populaire dans son pays.

Le style est cocasse et très rapide, on ne s’ennuie pas une seule seconde. Les dialogues s’y succèdent à une vitesse vertigineuse et les situations ne cessent de changer à tout bout de champs. AKAGAWA nous propose dans ce roman un subtil mélange d’humour, d’enquête policière, de meurtres étranges, de relations familiales alambiquées, de rebondissements particulièrement bien disséminés tout au long du récit et même d’une jolie petite romance. Mais ceci fait peut-être un peu beaucoup pour un seul roman.

Comme dans la littérature policière des années 1920-1930, la psychologie des personnages est inexistante, AKAGAWA préfère la quantité à la qualité et à la profondeur des personnages. La preuve en est qu’il est assez difficile de s’y retrouver dans cette kyrielle de personnages tant ils sont peu définis ; et tous ces prénoms japonais n’arrangent en rien les choses, et risquent même d’en rebuter plus d’un.

Heureusement, il y a l’humour incomparable d’AKAGAWA Jiro pour rendre ce livre agréable à lire. Les situations dans lesquelles se retrouvent les personnages sont d’un burlesque assez bien vu, et l’idée originale de rassembler dans un même lieu toute une famille sans que personne ne soit au courant de la présence et des buts cachés des autres membres est tout simplement excellente.

Un roman policier d’époque donc, juste pour passer un bon moment et s’amuser de cette intrigue familiale originale.

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Un commentaire

  1. Helran dit :

    Je suis en train de le lire et j’ai bien du mal à apprécier cette lecture. C’est vrai que les personnages sont fades et comme tu le dis, les prénoms japonais n’aident pas vu que je n’en suis pas familière et donc il m’arrivait de m’y perdre en début de lecture.
    Par contre le style, je le trouve trop brouillon à mon goût et fade, c’est assez ennuyeux.

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